Call for Papers
Numéro spécial de la revue Histoire, médecine et santé (2025)
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(English below)
Call
Numéro thématique de HMS
Les moulages médico-pathologiques en cire : objets d’art, de savoirs et d’enseignement (fin 19e–21e s.)
Dans le dernier quart du 19e siècle, avec le développement de l’infectiologie, de la dermatologie et de la vénérologie, les moulages en cires se sont imposés comme un outil de savoir et d’enseignement incontournable en médecine. Produits en grand nombre, et généralement réalisés grâce à des empreintes négatives en plâtre directement effectuées sur les corps endoloris des malades, les moulages en cires constituent pour la communauté médicale d’alors un moyen moderne de reproduction réaliste de la multiplicité des manifestations pathologiques cutanées. Certains haut-lieux de la dermatologie – à commencer par l’hôpital Saint-Louis de Paris à partir de la fin du 19e siècle – se sont construits autour de collections céroplastiques à la renommée internationale. De la tête aux pieds, toutes les parties corporelles atteintes de lésions souvent spectaculaires y étaient soigneusement ordonnées dans des vitrines. Méthodiquement classées par maladies, les céroplasties permettaient de regrouper et d’ordonner les différentes manifestations pathologiques, pour une meilleure transmission des connaissances cliniques.
Depuis le 19e siècle, les céroplasties médicales ont circulé ; elles ont été présentées dans des musées spécialisés, reproduites sous forme de planches anatomiques dessinées, photographiées, évoquées dans les romans, exhibées dans les foires foraines, et mises en scène dans les films de propagande sanitaire. Elles perdent en importance à partir des années 1950, dépassées par d’autres modalités de visualisation des maladies. Aujourd’hui étudiées par les historiens, elles suscitent pourtant un intérêt renouvelé de la part de cliniciens qui trouvent dans le réalisme de ces artefacts anciens des supports idéaux pour leur enseignement auprès des étudiants ou des internes en médecine. La valeur nouvelle attribuée à l’objet du passé fait apparaître le statut fluctuant de ce dernier – objet scientifique, objet patrimonial, objet pédagogique, objet de spectacle – et entraîne une réflexion sur son rapport à la production des savoirs cliniques.
Les céroplasties pathologiques sont des objets-frontière, dont l’histoire ne peut être comprise que rendue à ses contextes scientifique, artistique, pédagogique, économique, politique. Le numéro thématique de HMS 27 se situe donc au croisement de l’histoire matérielle, de l’histoire des techniques, de l’histoire de l’art, de l’histoire sociale et culturelle de la production des formes du savoir médical.
Afin d’alimenter ce numéro, nous invitons les auteurs à soumettre des propositions d’articles problématisant l’un ou l’autre des points suivants :
- approche historique des techniques de fabrication des cires médicales (composition des cires, prise des moulages, choix des sujets, etc.) et de leurs enjeux cliniques, pratiques, artistiques ;
- les céroplasties et l’histoire matérielle des objets de la pédagogie médicale, y c. une étude croisée des artefacts en cire et des pièces naturelles ;
- réflexion historique sur les lieux, les manières d’exposer ces pièces en fonction de leurs usages attendus ; études de cas sur des collections particulières en Europe et ailleurs ;
- attention portée à la circulation des cires médicale à l’échelle locale ou internationale, sous forme de prêts, de ventes ou de copies multiples d’un même moulage ;
- histoire des cires médicales et intermédialité (céroplasties et photographie médicale, cinéma de prévention, peinture, littérature, arts plastiques) ;
- quelles connaissances les céroplasties véhiculent-elles, au sujet de quelles maladies et de quels malades ? L’apogée de leur production est liée à la crainte du fléau vénérien au début du 20e siècles mais, à côté de la syphilis, de nombreuses autres pathologies sont exposées ;
- histoire esthétique de la réception et des réactions faces aux collections céroplastiques (morcellement du corps, difficulté qu’il y a à retrouver la personne malade avec sa trajectoire et ses souffrances à travers les rares indices laissés par les cires ; scandale ; etc.).
La période retenue s’étend du dernier quart du 19e siècle à nos jours.
Bibliographie indicative :
- De Chadarevian Soraya, Hopwood Nick (Eds), Models. The Third dimension of science, Stanford, Stanford U. Press, 2004.
- Doll Sara, Widulin Navena (Hrsg.), Spiegel der Wirklichkeit. Anatomische und Dermatologiseche Modelle der Heidelberger Anatomie, Berlin, Springer, 2019.
- Fend Merchtild, “Images made by contagion: on dermatological wax moulages”, Body & Society, Vol. 28, Issue 1-2 (Special Issue: Symmetries of Touch: Reconsidering Tactility in the Age of Ubiquitous Computing) March 2022, pp. 24-59.
- Pierce Kathleen, “Photograph as Skin, Skin as Wax: Indexicality and the Visualisation of Syphilis in Fin-de-Siècle France,” Medical History 64, no. 1 (2020): 116-141.
- Schnalke Thomas, Diseases in Wax. The History of the medical Moulage, Erlangen, Quintessence Publishing, 1995.
- Talairach-Vielmas Laurence (dir.), Histoire, médecine et santé, 5 (numéro spécial Anatomical Models), printemps 2014.
Informations et envoi des propositions :
Calendrier :
- Délai d’envoi des propositions (titre, résumé d’une page maximum, et très brève bio-bibliographie) : 16 avril 2023.
- Réponses aux auteurs : au plus tard 7 mai 2023.
- Remise de l’article définitif pour les propositions acceptées : janvier 2024. Après sélection des propositions, les articles soumis à HMS feront l’objet d’une évaluation double blind peer review.
- Publication prévue dans HMS 27, été 2025.
Langues de rédaction : français, anglais ou espagnol.
Directives éditoriales sur HMS.
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Call
HMS Special Issue
Medico-pathological wax casts: objects of art, knowledge and teaching (late 19th-21st century)
In the late 19th century, wax casts, driven by the development of infectiology, dermatology and venereology, became an essential tool for medical knowledge and teaching. Produced in large numbers, and generally made from negative moulds in plaster directly on the sore bodies of patients, wax casts were a modern means for the medical community of realistically representing skin diseases. Many of what are now leading centers in dermatological knowledge - first and foremost the Saint-Louis Hospital in Paris – then developed around internationally renowned wax collections. From head to toe, any body part affected by what were often spectacular lesions, was carefully displayed in showcases. Methodically classified according to contemporary disease classifications, ceroplasties made it possible to organize and group all known pathological skin diseases.
Since the 19th century, medical waxes have travelled extensively; they were exposed in specialized museums, reproduced as anatomical drawing, photographed, evoked in novels, exhibited in fairs, and staged in health propaganda films. They became less prominent as from the 1950s onwards, overtaken as they were by other means of visualizing diseases. Today they are studied by historians, but they are also of renewed interest to clinicians who find in their realism ideal teaching material for medical students and interns. The new value conveyed to these historical objects draws attention to their fluctuating status through time - scientific objects, patrimonial objects, educational objects, objects of entertainment - and leads to a reflection on their relationship to the production of clinical knowledge.
Pathological wax casts are boundary objects whose history can only be understood through reconstructed scientific, artistic, economic, and political contexts. The coming thematic issue of HMS 27 is therefore to be placed at the intersection of material history, the history of techniques, art history and the social and cultural histories of the production of forms of medical knowledge.
In order to contribute to this issue, we invite researchers to submit proposals for articles problematizing one or more of the following topics:
- historical approach to the techniques of making medical waxes (composition of waxes, taking casts from patients, choice of subjects, etc.) and their clinical, practical, and artistic issues;
- pathological wax casts and the material history of medical pedagogy objects, including a cross-study of wax artifacts and natural body parts;
- historical reflection on the places chosen to display and the strategies used to display these pieces according to their intended uses; case studies on particular collections in Europe and elsewhere;
- attention to the circulation of medical waxes on a local or international scales, in the form of borrowings, sales, or the production of multiple copies of the same cast.
- history of medical waxes and intermediality (pathological wax casts and medical photography, prevention films, paintings, literature, plastic arts);
- what knowledge do these wax objects convey, about which diseases and which patients? The peak of their production is linked to the fear of the venereal scourge (péril vénérien) at the beginning of the 20th century but, besides syphilis, many other pathologies were displayed.
- Aesthetic history of the reception and reactions to wax collections (fragmentation of the body, difficulty in finding the sick person with his or her trajectory and sufferings through the rare clues left by the waxes; scandal; etc.).
The selected period ranges from the last quarter of the 19th century to the present day.
Selected bibliography:
- De Chadarevian Soraya, Hopwood Nick (Eds), Models. The Third dimension of science, Stanford, Stanford U. Press, 2004.
- Doll Sara, Widulin Navena (Hrsg.), Spiegel der Wirklichkeit. Anatomische und Dermatologiseche Modelle der Heidelberger Anatomie, Berlin, Springer, 2019.
- Fend Merchtild, “Images made by contagion: on dermatological wax moulages”, Body & Society, Vol. 28, Issue 1-2 (Special Issue: Symmetries of Touch: Reconsidering Tactility in the Age of Ubiquitous Computing) March 2022, pp. 24-59.
- Pierce Kathleen, “Photograph as Skin, Skin as Wax: Indexicality and the Visualisation of Syphilis in Fin-de-Siècle France,” Medical History 64, no. 1 (2020): 116-141.
- Schnalke Thomas, Diseases in Wax. The History of the medical Moulage, Erlangen, Quintessence Publishing, 1995.
- Talairach-Vielmas Laurence (dir.), Histoire, médecine et santé, 5 (numéro spécial Anatomical Models), printemps 2014.
Information and proposal submission:
Timing:
- Deadline for submission of proposals (title, maximum one-page abstract, and very short biobibliography): April 16, 2023.
- Answers to the authors: May 7, 2023 at the latest.
- Delivery of the final article for accepted proposals: January 2024. After selection of the proposals, the articles submitted to HMS will be subject to a double blind peer review.
- Publication in HMS 27 is planned for summer 2025.
Editorial languages: French, English or Spanish.
Editorial guidelines on HMS.
Numéro spécial des Annales de Démographie Historique (2025)
Version PDF disponible ici
Credit: Colour lithograph by E.-C. Jodelet, 1926. Wellcome Collection
English below
Épidémiologie de la syphilis et des IST
Du péril vénérien au VIH
Pour entraîner une mobilisation sanitaire, une maladie doit devenir visible aux yeux des scientifiques, des soignants, des pouvoirs publics et de la société. Depuis le milieu du 19e siècle, trois régimes de preuves permettent d’attester la réalité d’une maladie aux échelles individuelle et collective : les sciences cliniques raisonnant par cas, les sciences de laboratoire analysant des fragments corporels prélevés, et la statistique médicale s’appuyant sur des analyses de données populationnelles sérielles. Dans le cas des grands fléaux de la première moitié du 20e siècle (i.e. les maladies dites « sociales » : tuberculose, alcoolisme, syphilis), la visibilisation par les chiffres devient un élément clé dans la construction de la preuve de leur existence, de leur mise à l’agenda politique et de leur prise en charge par la santé publique naissante.
La santé publique comme action publique et politique ne peut se passer des chiffres : statistiques de mortalité générale d’abord, statistiques de mortalité par pathologie ensuite, qui peuvent s’établir selon le sexe, l’âge ou la classe sociale, mais aussi selon la profession, les conditions de logement ou le statut nutritionnel. Pendant l’entre-deux-guerres, le régime de preuves par les chiffres se transforme : les anciennes statistiques de la mortalité font place aux statistiques médicales, socle du triptyque tester-tracer-traiter. Après la Deuxième Guerre mondiale, les progrès de la mathématisation et de l’approche probabiliste transforment encore la comptabilité pathologique, qui devient une science spécifique participant à la fondation de l’épidémiologie moderne populationnelle et probabiliste.
Pour une maladie aux symptômes transitoires – ce qui peut entraîner une non-détection et une absence de traitement –, le recours aux chiffres, bien qu’essentiel pour prouver sa diffusion, pose la question de ce que les statistiques médicales peuvent compter, de ce qui est notifié officiellement et selon quel étalonnage. Les tests de laboratoire, seule option valable pour compter les cas, demeurent néanmoins entravés par leurs propres limitations technologiques et par la production de faux positifs et négatifs. Sur quelle fraction de la population et à quelle échelle le décompte peut-il se généraliser ? Pour quelle représentativité (soldats, infirmières, écoliers, autres « groupes à risque ») ? Sur la base d’un signalement obligatoire ou non ?
Dès le milieu du 20e siècle, les chiffres produits semblent indiquer que les maladies infectieuses engagent leur déclin dans la plupart des régions du monde, jusqu’à parfois justifier la démobilisation sanitaire et la suspension ou l’arrêt d’une surveillance épidémiologique patiemment construite durant des décennies. Le récit de cette genèse et du développement de l’épidémiologie au 20e siècle est historiquement établi. Néanmoins, à l’heure du grand décompte de la Covid-19 et de la compétition interétatique sur sa gestion, il nous semble utile de revenir sur un historique des détails du comptage : ce que l’on compte, sur quelle base on compte, et comment on compte. Pour ce faire, le cas exemplaire de la syphilis nous servira de trame concrète pour appréhender les épidémiologies de terrain au cours d’un long 20e siècle.
Maladie socialement honteuse et cliniquement complexe, la syphilis se présente comme un cas d’étude historique intéressant. Plus la maladie est marginalisée et souterraine, plus le recours à des représentations numériques pour donner à voir l’importance de la menace sanitaire et de ses dynamiques dans le temps importe. Graphiques, courbes ou cartes forment autant de manières de faire voir les preuves produites au sujet d’une maladie et de sa prise en charge : le chiffrage s’accompagne inévitablement par la médiation des chiffres dans l’espace publique. La propagande sanitaire de la première moitié du 20e siècle, comme plus tard l’information et la communication en santé publique, agencent et scénarisent des chiffres censés parler d’eux‑mêmes.
Ce numéro souhaite explorer l’histoire de l’épidémiologie des IST au cours d’un long 20e siècle, du temps du « péril vénérien », incarné par la syphilis, jusqu’aux années SIDA/VIH. Il interrogera les enjeux relatifs à la production, la représentation et l’utilisation des chiffres concernant ces maladies en Europe et dans le reste du monde.
Appel à contribution
En vue de la préparation de ce numéro spécial de Annales de démographie historique, nous accueillons toutes les propositions d’article susceptibles d’offrir un éclairage sur l’histoire de l’épidémiologie des IST depuis la fin du 19e siècle. Si une partie du dossier sera consacrée à des études de cas en Europe, les travaux relatifs à d’autres aires géographiques sont également les bienvenus. Les propositions devront s’inscrire prioritairement dans l’un des axes suivants :
(1) Compter la maladie et les morts. Comment sont produits les chiffres de morbidité et de mortalité ? Qui sont les acteurs et institutions impliqués dans ce décompte ? Quels outils emploient‑ils ? En réunissant différentes études de cas, nous souhaitons mettre en lumière l’évolution des pratiques entourant la production des données statistiques sur les IST depuis la fin du 19e siècle. L’Europe occidentale, centrale et méridionale étant couvertes par des articles pré-sélectionnés, nous étudierons en priorité les propositions portant sur d’autres aires géographiques : Afrique, Asie, Proche-Orient, Amérique, Europe de l’Est et du Sud, Océanie, etc.
(2) Compter les tests et les bactéries, analyser les souches. Le décompte des victimes d’une pathologie dépend de savoirs scientifiques et techniques capables – ou jugés capables – de l’identifier. L’histoire des tests de dépistage des IST, en particulier de la syphilis, montre l’influence déterminante de ces dispositifs dans la production des données épidémiologiques depuis le développement du Wassermann (1906). L’identification des différentes souches d’un agent infectieux ouvre, quant à elle, à une compréhension plus fine des dynamiques épidémiologiques dans l’espace et dans le temps. C’est l’ensemble des faits scientifiques et sociaux liés à ces enjeux que nous souhaitons discuter. Aussi les propositions portant sur l’histoire des tests et les approches cartographiques en lien avec les IST seront particulièrement appréciées.
(3) Des chiffres qui parlent / qu’on fait parler. Les chiffres fournissent les données sur lesquelles les discours et dispositifs de santé publique fondent leur légitimité. Par quels biais sont-ils divulgués aux professionnels de santé, aux responsables publics ou à la population ? Sous quelles formes ? Comment sont-elles mises en récit pour faire entendre l’évolution passée, présente ou future d’une menace infectieuse ? Les études portant sur l’histoire de la propagande antivénérienne ou posant un regard nouveau sur les usages des données épidémiologiques dans la prévention des IST seront privilégiées.
Les articles, de 60 000 signes max., pourront être rédigés en français ou en anglais. Une première version des papiers sera présentée à l’occasion d’un workshop réunissant les auteurs et autrices en septembre 2023. L’objectif de cette rencontre sera de renforcer la cohérence du numéro et d’offrir un premier retour critique sur les articles avant la soumission officielle en décembre 2023. Information et envoi des propositions auprès de Guillaume Linte (Université de Genève ; ).
Bibliographie
« Le retour de la peste : Nouvelles recherches sur les épidémies en Europe et en Méditerranée, XIVe-XIXe siècles », Annales de démographie historique,vol. 134, n° 2, 2017.
Bergouignan, Christophe, « Le VIH-SIDA en France métropolitaine : des générations inégalement touchées », Populations vulnérables, vol. 2, 2016, p. 69-115.
De Luca Barrusse, Virginie, « Natalisme et hygiénisme en France de 1900 à 1940. L’exemple de la lutte antivénérienne », Population, vol. 64, n° 3, Paris, 2009, p. 531‑560.
Engelmann, Lukas, Mapping AIDS. Visual Histories of an Enduring Epidemic, Cambridge, Cambridge University Press, 2018.
Havik, Philip J., « Public Health, Social Medicine and Disease Control: Medical Services, Maternal Care and Sexually Transmitted Diseases in Former Portuguese West Africa (1920–63) », Medical History, vol. 62, n° 4, 2018, p. 485‑506.
Laukötter, Anja, Sex - richtig! Körperpolitik und Gefühlserziehung im Kino des 20. Jahrhunderts, Göttingen, Wallstein Verlag, 2021.
Löwy, Ilana, « ‘A river that is cutting its own bed’: the serology of syphilis between laboratory, society and the law », Studies in History and Philosophy of Biological and Biomedical Sciences, vol. 35, n° 3, septembre 2004, p. 509‑524.
Löwy, Ilana, « Testing for a sexually transmissible disease, 1907–1970: The history of the Wassermann reaction », in AIDS and contemporary history, V. Berridge & P. Strong (eds.), 1993, p. 74-92.
Mazumdar, Pauline M. H., « ‘In the Silence of the Laboratory’: The League of Nations Standardizes Syphilis Tests », Social History of Medicine, vol. 16, n° 3, dec. 2003, p. 437‑459.
Porter, Theodore M., Trust in Numbers: The Pursuit of Objectivity in Science and Public Life, Princeton, Princeton University Press, 1995.
Rosental, Paul-André, L’intelligence démographique : sciences et politiques des populations en France, 1930-1960, Paris, Odile Jacob, 2003.
Setel, Philip, Lewis, Milton James & Lyons, Maryinez (eds.), Histories of Sexually Transmitted Diseases and HIV/AIDS in Sub-Saharan Africa, Westport, Greenwood Press, 1999.
Van denBelt, Henk, Spirochaetes, Serology and Salvarsan: Ludwig Fleck and the Construction of Medical Knowledge about Syphilis, Wageninge, Netherlands: Ponsen & Looijen 1997.
Calendrier
- Fin de réception des propositions : 31 janvier 2023
- Envoi des réponses : 15 février 2023
- Workshop (avec first draft) : septembre 2023
- Remise des textes : 31 décembre 2023
- Peer-review et correction des articles : janvier-juin 2024
- Publication : dans l’un des numéros 2025 des Annales de démographie historique
Epidemiology of syphilis and STIs
From venereal peril to HIV
In order to instigate public health measures, a disease must be visible to scientists, health care providers, public authorities and society. From the middle of the 19th century, three types of evidence have been used to prove the reality of a disease at the individual and collective levels: clinical sciences, which reason by case; laboratory sciences, which analyse human biological samples; and medical statistics, which rely on serial population data analysis. In the cases of the major scourges of the first half of the 20th century (i.e. the so-called ‘social’ diseases: tuberculosis, alcoholism, syphilis), the use of numbers became a key element in the construction of proof of their existence, their inclusion on political agendas and their management by the nascent public health system.
Public and political action related to public health relies on numbers: firstly, general mortality statistics, and secondly, mortality statistics by disease, which can be established according to sex, age or social class, but also according to profession, housing conditions or nutritional condition. During the inter-war period, the regime of evidence by numbers was transformed: the previous mortality statistics gave way to medical statistics, basis of the test-trace-treat triptych. After the Second World War, advances in mathematisation and the probabilistic approach further transformed pathological accounting, which became a specific science contributing to the foundation of modern population and probability epidemiology.
For a disease with transient symptoms - which is conducive to non-detection and lack of treatment - the reliance on numbers, albeit essential to proving its spread, raises the question of which medical statistics count, of what is officially reported and according to what calibration. Laboratory tests, the only valid option for calculating the number of cases, are nevertheless hampered by their own technological limitations and by the production of false positives and negatives. On what fraction of the population and on what scale can the calculation be generalised? For what representativeness (soldiers, nurses, schoolchildren, other “risk groups”)? On the basis of mandatory reporting or not?
From the middle of the 20th century onwards, the numbers produced tend to indicate that infectious diseases are on the decline in most regions of the world, in some cases to the point of justifying the demobilisation of health services and the suspension or cessation of epidemiological surveillance built up over decades. The story of the genesis and development of epidemiology in the 20th century is historically established. Nevertheless, at a time of calculating Covid-19 cases and of state rivalry over its management, it is useful to return to a history of calculating practices; by asking what is counted, on what basis it is counted, and how it is counted. To this end, the exemplary case of syphilis will serve as a concrete framework for understanding epidemiology over the course of a long 20th century.
A socially shameful and clinically complex disease, syphilis presents an interesting historical case study. The more marginalized and underground the disease is, the more important it is to use digital representations to show the importance of the health threat and its dynamics over time. Charts, graphs and maps are all ways of seeing proof of a disease and its treatment: quantification is inevitably accompanied by the mediation of numbers in public space. Health propaganda in the first half of the 20th century, like public health information and communication later on, arranged and scripted numbers that were supposed to speak for themselves.
This issue aims to explore the history of STI epidemiology over the course of a long 20th century, from the time of the ‘venereal peril’, embodied by syphilis, to the AIDS/HIV years. It will question issues relating to the production, representation and use of numbers concerning these diseases in Europe and the rest of the world.
Call for contributions
In order to prepare this special issue of Annales de démographie historique, we welcome all proposals for articles that could shed light on the history of STI epidemiology since the end of the 19th century. While part of the issue will be devoted to case studies in Europe, papers relating to other geographical areas are also welcome. Proposals should focus on one of the following areas:
(1) Counting the disease and the dead. How are morbidity and mortality statistics produced? Who are the actors and institutions involved in their calculation? What tools do they use? By bringing together different case studies, we aim to shed light on the evolution of practices surrounding the production of statistical data on STIs since the late 19th century. As Western, Central and Southern Europe are covered by pre-selected articles, we will give priority to proposals from other geographical areas: Africa, Asia, Near East, America, Eastern and Southern Europe, Oceania, etc.
(2) Counting tests and bacteria, analysing strains. Counting the number of victims of a disease depends on scientific and technical knowledge that is capable - or deemed capable - of identifying it. The history of STI screening tests, in particular for syphilis, shows the decisive influence of these devices in the production of epidemiological data since the development of the Wassermann test in 1906. The identification of different strains of an infectious agent, however, opens a more detailed understanding of epidemiological dynamics in space and time. We wish to consider all the scientific and social facts related to these issues. Proposals on the history of testing and cartography approaches related to STIs will therefore be particularly appreciated.
(3) Numbers that speak / that we give voice to. Numbers and statistics are at the root of the data which render public health discourses and mechanisms legitimate. By what means are they disclosed to health professionals, public officials or the population? In what form? How are they put into a narrative to convey the past, present or future evolution of an infectious threat? We will give preference to studies on the history of antivenereal propaganda or to studies that take a new look at the use of epidemiological data in the prevention of STIs.
Papers should not exceed 60,000 characters and may be written in French or English. A first draft of the papers will be presented at a workshop in September 2023. The aim of this meeting will be to reinforce the coherence of the issue and to offer a first critical round of feedback on the papers before the official submission in December 2023. Information and submission of proposals to Guillaume Linte (University of Geneva; . )
Bibliography
“Le retour de la peste : Nouvelles recherches sur les épidémies en Europe et en Méditerranée, XIVe-XIXe siècles”, Annales de démographie historique,vol. 134, n° 2, 2017.
Bergouignan, Christophe, “Le VIH-SIDA en France métropolitaine : des générations inégalement touches”, Populations vulnérables, vol. 2, 2016, p. 69-115.
De Luca Barrusse, Virginie, “Natalisme et hygiénisme en France de 1900 à 1940. L’exemple de la lutte antivénérienne”, Population, vol. 64, n° 3, Paris, 2009, p. 531‑560.
Engelmann, Lukas, Mapping AIDS. Visual Histories of an Enduring Epidemic, Cambridge, Cambridge University Press, 2018.
Havik, Philip J., “Public Health, Social Medicine and Disease Control: Medical Services, Maternal Care and Sexually Transmitted Diseases in Former Portuguese West Africa (1920–63)”, Medical History, vol. 62, n° 4, 2018, p. 485‑506.
Laukötter, Anja, Sex - richtig! Körperpolitik und Gefühlserziehung im Kino des 20. Jahrhunderts, Göttingen, Wallstein Verlag, 2021.
Löwy, Ilana, “‘A river that is cutting its own bed’: the serology of syphilis between laboratory, society and the law”, Studies in History and Philosophy of Biological and Biomedical Sciences, vol. 35, n° 3, September 2004, p. 509‑524.
Löwy, Ilana, “Testing for a sexually transmissible disease, 1907–1970: The history of the Wassermann reaction”, in AIDS and contemporary history, V. Berridge & P. Strong (eds.), 1993, p. 74-92.
Mazumdar, Pauline M. H., “‘In the Silence of the Laboratory’: The League of Nations Standardizes Syphilis Tests”, Social History of Medicine, vol. 16, n° 3, dec. 2003, p. 437‑459.
Porter, Theodore M., Trust in Numbers: The Pursuit of Objectivity in Science and Public Life, Princeton, Princeton University Press, 1995.
Rosental, Paul-André, L’intelligence démographique : sciences et politiques des populations en France, 1930-1960, Paris, Odile Jacob, 2003.
Setel, Philip, Lewis, Milton James & Lyons, Maryinez (eds.), Histories of Sexually Transmitted Diseases and HIV/AIDS in Sub-Saharan Africa, Westport, Greenwood Press, 1999.
Van denBelt, Henk, Spirochaetes, Serology and Salvarsan: Ludwig Fleck and the Construction of Medical Knowledge about Syphilis, Wageninge, Netherlands: Ponsen & Looijen 1997.
sCHEDULE
- Deadline for proposals: 31 January 2023
- Response to proposal authors: 15 February 2023
- Workshop (with first draft): September 2023
- Submission of full texts: 31 December 2023
- Peer-review and final versions: January-June 2024
- Publication: in one of the issues 2025 of the Annales de démographie historique