Waxes museum

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Wax moulage MHS-1


Author : Charles Jumelin (1848-1924)
Collection : Musée d'histoire des sciences, Genève
Inventory number : MHS-118/sn
Dimension : 30 x 17,5 x 23

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Digitization by Julien Da Costa & Christophe Lamy Anatomie-FMED, Université de Genève

Syphilis Wax Gallery by SNF - Neverending Infectious Diseases project is licensed under CC BY-NC-ND 4.0



Arrivé dans les collections du Musée d'histoire des sciences dans un lot donné en octobre 1962 par l'Institut de dermatologie de l'Hôpital cantonal de Genève, ce moulage représente un bas ventre masculin, avec un pénis affecté par un chancre. En cire teintée, orné de poils, fixée sur un cadre en bois peint en noir, avec une bande de tissus plâtré pour faire la jonction, cet artefact n’est pas signé et ne porte pas/plus de numéro d’inventaire. Sa cohérence avec le reste de la collection permet de le dater de la fin du 19e siècle.

Il est un exemple intéressant des questions et difficultés soulevées par ce type d’objet. Créé pour présenter une pathologie de façon hyperréaliste, il présente des organes sexuels d’un sujet masculin adulte et… malade. Cette confrontation non choisie par les visiteurs à une intimité qui n’a généralement pas sa place dans la sphère publique nécessite une réflexion sur sa présentation dans un musée. Faut-il avertir préalablement de la nature de l’objet, mettre des indications de limite d’âge ou passer par des installations en hauteur pour protéger la sensibilité des plus jeunes ?

La collection n’a été dévoilée de façon durable qu’une seule fois au Musée d’histoire des sciences, en 1996, lors d’une exposition temporaire créée en appui de l’ouverture de la salle d’histoire de la médecine. Les archives conservent les traces de retours négatifs de certains visiteurs. Elle n’est depuis présentée qu’au cas par cas, à des publics choisis, par exemple des étudiants en médecine. La numérisation de certaines pièces réinterroge sur la façon de les montrer et sur les questions éthiques et sociétales qui sont attachés à des moulages faits sur des humains, peut-être pas vraiment consentants, à une époque où les règles et les sensibilités étaient différents de maintenant. Faut-il les laisser en libre accès, comme un témoignage d’une époque, d’une préoccupation médicale, d’une prouesse et d’un savoir-faire techniques ou en limiter la vision à certain-e-s. Le débat reste, indépendamment du mode de présentation…

Laurence-Isaline Stahl Gretsch, Musée d'histoire des sciences – Muséum Genève (novembre 2023)