This wax moulage was fabricated by Charles Jumelin (1848-1924) in Paris. Its age at present can therefore be estimated at more than a hundred years old. Whether it shows a female or a male individual remains unclear, however, the patient the moulage cast was taken from was probably very young. This individual suffered from syphilitic ulcers on their tongue. Presumably, they were instructed to display this fact by opening their mouth wide and sticking out their tongue as much as possible, before a cast was taken by Mr Jumelin. However, as it is nearly impossible to make a plaster cast from this part of a face in one go, the conservator-restorer assumes that the cast consisted of several parts and that the wax pieces were subsequently assembled in a very skilful manner.
The moulage presented itself with extensive damage to the upper lip, the gums as well as part of the left cheek. No material remained in this area at all, and it was unclear where and when it had been lost, or how the damage had happened. In addition, almost half of the left side of the tongue had been lost. The damages registered by the conservator-restorer made it clear that only the fabrication of an entire new wax piece would lead to a satisfying result for the upper lip and cheek area, whereas the reconstruction of the lost part on the tongue would be possible by adding a wax mixture directly to the moulage.
The production of the new part asked for extensive preparation and numerous work steps. An impression of the damaged area had to be taken, a silicone negative produced and filled with a pre-coloured wax mixture. The customisation of the newly cast wax component was a complex job that required a great deal of attention to detail. Finally, the piece was an exact fit and could be retouched in a neutral colour tone. The damaged tongue was filled with another wax mixture and – like the newly fabricated piece - retouched with special colourants for restoration purposes.
Sabina Carraro, Conservator and restorer, Moulagenmuseum, University of Zurich (Decembre 2023)
Cette céroplastie a été fabriquée par Charles Jumelin (1848 – 1924) à Paris. On peut donc estimer qu’elle a plus d’une centaine d’années. Il est difficile de savoir s’il s’agit d’un individu de sexe masculin ou féminin. Cependant, le patient sur qui ce moulage a été réalisé devait être très jeune. Cette personne présentait des ulcères syphilitiques sur la langue. On peut imaginer qu’on lui a demandé de montrer ce symptôme en ouvrant la bouche et en tirant la langue autant que possible, avant que M. Jumelin ne fasse le moulage. Néanmoins, comme il est presque impossible de réaliser un moulage en plâtre d’une seule pièce sur cette partie du visage, la conservatrice-restauratrice pense qu’il a été réalisé en plusieurs parties qui ont ensuite été assemblées avec beaucoup d’adresse.
Le moulage comportait d’importantes détériorations de la lèvre supérieure, des gencives, ainsi que d’une partie de la joue gauche. Il n’y avait plus rien à cet endroit et nous ignorons où, quand et comment ce fragment s’est détaché et a été perdu. De plus, près de la moitié de la partie gauche de la langue manquait. Les dégâts relevés par la conservatrice-restauratrice étaient tels que seule la fabrication d'une nouvelle pièce en cire pouvait donner un résultat satisfaisant pour la lèvre supérieure et la joue. Pour la langue, une reconstruction était possible en ajoutant un mélange à la cire directement sur le moulage.
La fabrication du nouveau fragment a nécessité une longue préparation et de nombreuses étapes. Nous avons réalisé une empreinte de la zone endommagée puis créé un moule négatif en silicone que nous avons rempli d’un mélange de cire préalablement colorée. L’ajustement de cette nouvelle partie de moulage a été un travail complexe qui a demandé une grande minutie. Elle a fini par correspondre parfaitement et a pu être colorée dans un ton neutre. La langue endommagée a été complétée avec un autre mélange à la cire puis colorée avec des colorants spéciaux pour la restauration, comme le premier fragment.
Sabina Carraro, conservatrice et restauratrice, Moulagenmuseum, Université de Zurich (décembre 2023)
Traduction : Loïse Poinsot